Le débat de Missélé eba’a : L’épouse d’Idriss Ngari défie Sylvia Bongo Ondimba (1/33)
Le 19 juin 2023, sur son compte Twitter, en prélude à la journée internationale des veuves, l’épouse du président de la République gabonaise, Sylvia Bongo Ondimba écrivait « Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel que notre engagement aux côtés des conjoints survivants ne faiblisse pas et qu’il soit, au contraire, l’opportunité de lever les barrières qui les empêchent de jouir pleinement de leurs droits ».
Devrait-on croire à la profondeur des mots prononcés par l’épouse d’Ali Bongo Ondimba, à la sincérité de son combat pour la veuve et l’orphelin ou se résoudre à l’idée que Sylvia Bongo Ondimba cherche tout simplement à bonifier son image publique, lorsque dame Ambroisine Ngari née Olemi, empêche à la veuve de son frère, Ndouna Yebé Timothée, décédé le 30 mai 2023 à Libreville, d’enterrer dignement son époux ?
Cette situation grotesque nous amène à rechercher quelques réponses : quelles peuvent bien être les raisons légitimes et recevables qu’une belle sœur puissent évoquer devant n’importe quel tribunal pour justifier le bras de fer qu’elle engagerait contre la veuve de son frère aîné, avec qui ce dernier a partagé plus de 40 ans de vie commune, si ce n’est de la sorcellerie? Dame Ambroisine Ngari, dont le mariage à la polygamie tend à se justifier désormais, accepterait-elle que l’on décida du sort de son époux sans se référer à son statut de première femme du général d’armée à la retraite ?
Pourquoi alors, le Président du Tribunal, Arthur Lendira, tend à donner du sens aux jérémiades injustifiables de dame Ambroisine Ngari née Olemi qui n’est quand même pas plus concernée que dame Ndouna Rosalie qui a vécu plus de 40 ans avec ce colonel de police à la retraite ? Serait-elle plus affligée que les propres enfants de ce Monsieur qui sont tous des adultes et responsables dans leur foyer respectif ?
Comment en 2023, au moment même où on va célébrer la journée internationale des veuves, avec toutes les campagnes de sensibilisation sur leur cause et celle de l’orphelin, avec toutes les dispositions légales prises, avec toutes les jurisprudences enregistrées, notamment celle d’Anna Claudine Maviogah, certains individus estiment qu’ils peuvent encore, du fait de leurs relations diverses et variées au sommet de l’État, violer les droits des veuves, tout en faisant mentir l’épouse du chef de l’État quant à l’effectivité et la crédibilité de son combat ? Une telle défiance est inacceptable. Le cas Dame Ambroisine Ngari née Olemi qui s’oppose à la loi, en complicité avec un juge pourtant assermenté, doit servir d’exemple.
La gravité dans cette affaire est que la loi du 30 septembre 2021 est claire. Le nouveau code civil parle d’accompagner la veuve et les enfants dignement. Il n’est nullement question de sœur ou frère du défunt. C’est dire que le martyr, la torture psychologique et la violence morale qu’offre dame Ambroisine Ngari née Olemi à ses neveux sont indignes et inacceptables. Nul n’est au-dessus de la loi, même pas les proches d’un tonnerre obsolète ou d’un député en fin de mandat.
Est-ce le moment de régler des comptes à sa belle sœur fragilisée par la perte de l’homme qui a partagé sa vie durant plus de 40 ans ? Cette attitude relève de la criminalité et de l’inhumain. Que dame Ambroisine Ngari née Olemi comprenne que la République a des règles qu’il faut respecter. Il n’y a pas d’âge pour faire la prison ou de statut constitutionnel qui offre une immunité totale. La loi est dure mais c’est la loi.
Dans le même état d’esprit, comment peut-on associer le président de la République, dont l’épouse se bat pour la dignité des veuves, à une telle séance de sorcellerie ? Pourquoi dame Ambroisine Ngari née Olemi séquestre les 30 millions de francs CFA donnés par Ali Bongo Ondimba pour la mort de son oncle, Ndouna Yebé Timothée ? C’est inadmissible. En plus, à la veille des échéances électorales. Voici encore une vague de personnes qu’on va remonter contre le président de la République.
A la veille de la célébration de la journée internationale des veuves, Sylvia Bongo Ondimba et le combat noble des veuves sont mises à rude épreuve. Va-t-elle rendre son combat pour la veuve et l’orphelin plus vivant et plus crédible en stoppant les folies de gens archaïques et méchants ou va-t-elle laisser l’opinion publique penser que toute cette affaire de veuves et orphelins n’est que du business ou une opération de charme et de communication ?
Nul doute que le cas de la veuve Ndouna Rosalie née Batalat touchera l’épouse du président de la République gabonaise lorsqu’on se réfère à la fin de son tweet du 19 juin 2023 qui disait « Je suivrai avec attention vos recommandations et veillerai, avec la @FondationSBO, à apporter toute l’aide nécessaire pour que les citoyennes et les citoyens concernés se sentent mieux écoutés et mieux accompagnés ».
Nous y sommes Madame avec le cas de la veuve Ndouna Yebé Timothée. L’histoire appréciera.
Par Télesphore Obame Ngomo
Président de l’OPAM