Coach Da Costa Soares, par Paul Kessany
Je me réveille ce matin avec la triste nouvelle de votre disparition…
Il est des personnes dans nos existences, dont le départ pour le monde d’à côté, est difficile, voire impossible à remplacer. Mais, on ne laisse pas s’éloigner définitivement un être aussi cher à soi, sans lui dire « au revoir »…
Avant toute chose, je veux vous dire que vous étiez comme un père pour moi (pour nous) et perdre un père, c’est perdre un conseiller, quelqu’un de loyal, une personne qui vous guide et vous aime, d’un amour inconditionnel pendant votre voyage commun.
Je ne cacherai donc pas ma douleur ce matin, tout comme je ne cachais pas mon affection pour vous Coach, il y a quelques mois encore…
Les hasards bienheureux de la vie, m’ont mis sur votre chemin, et cela évoque en moi des souvenirs impérissables, comme celui de ma première sélection, pour laquelle vous avez dû faire des choix difficiles, mais judicieux pour sélectionner 18 joueurs et enfin 11 sur la feuille de match…
Je me souviens tout autant de vos mots emprunt de sagesse avant le match “ Gabon – Maroc “, lors de la réunion technique : ” A vous les jeunes qui arrivez en sélection, je suis satisfait de votre présence et cela me conforte dans mes choix. Mais soyez patient et votre temps viendra… A valeur égale l’expérience prime”
Comme une douche froide, j’ai bien intégré cette donne, qui m’a permis de rester près de 10 ans en équipe nationale, jusqu’à en devenir le capitaine.
Coach, alors que votre départ est si soudain, la mort reste toujours un inextricable mystère, et chacun y cherche dans la fugacité de ses pensées et de son désarroi, une forme d’acceptation convenue, du sens, ou bien encore, la compréhension de l’expression divine…
« Dieu se réserve à lui seul les choses d’en haut ; il partage avec vous, les choses d’en bas », déclarait bien à propos Jacques-Bénigne Bossué.
Coach, je ne peux plus altérer le cours de notre petite histoire commune, mais je me dois de vous rendre le plus vibrant des hommages. « La mort engloutit l’homme, elle n’engloutit pas nom et sa réputation ».
Votre disparition ne vous désagrège pas dans nos cœurs, au contraire, elle multiplie avec force, la vivacité de votre souvenir en chacun de nous….
Coach, vous ne vous ne inscrirez pas dans « le vaste murmure des morts sans histoires », des noms gravés sur des stèles ou pierres tombales ici et là, qui peu à peu s’érodent, sous la force conjuguée des éléments et du diktat du temps…
Je vous offre par-delà, les méandres des époques et de l’intemporalité, mon indéfectible amitié, ma profonde affection, mon inaltérable attachement.
Partez en paix, après une vie si riche et accomplie, et souvenez-vous de votre famille, de vos amis, de ce peuple qui vous a toujours porté dans son cœur.
Intercéder pour nous, afin que nous puissions amener notre football au sommet de l’Afrique, comme tel était votre vœu lors de notre dernière discussion.
Que l’Éternité emplisse votre repos de sérénité.
Adieu Coach !
Paul Kessany, ancien footballeur